Parce que j'aime écrire, parce que il me faut écrire...

Bonjour mon fils,

Enfin, je peux m’adresser à toi par ce petit courrier. Car, tu l’ignores sans doute, mais pour qu’une personne disparue puisse s’adresser à un vivant, il faut que celui-ci pense très fort à elle, vraiment très fort. Et c’est ce que tu fais depuis quelques temps : tu penses très fort à moi, peut-être même trop fort.

Je te regarde de là-haut depuis que j’y suis arrivée et ce que je vois depuis tout ce temps me remplit de joie. Tu es tel que je l’avais rêvé. La dame qui t’a élevé a fait un travail superbe, je n’aurais vraiment pas mieux fait. Tu es bourré de bons sentiments, tu penses toujours aux autres, tu es brillant, j’aime ton esprit  …….. je me félicite d’être ta mère. Ton chemin était parsemé d’embûches, tu les as surmontées. Les tentations étaient pourtant grandes pour toi de choisir la facilité en te laissant aller et en empruntant les petits sentiers dans lesquels on rencontre tous ces voyous et tous ces truands …. Tu t’en es bien sorti !

Je me souviens avoir parfois essayé d’influer sur tes décisions, pour t’aider lorsque tu hésitais alors que plusieurs choix s’offraient à toi. Je ne sais pas si cela fonctionnait, mais tu as souvent choisit les bonnes options … je t’admire.

Je t’ai laissé enfant, je t’ai vu grandir, te voila homme. Un solide gaillard.

Oh, tu en as fait des bêtises, beaucoup ….. je te voyais faire, je croisais les doigts pour que tout finisse bien …… et tout a bien fini ( pour l’instant ;-) ).

C’est ainsi que je te revois dans ces soirées débridées, ou prenant le volant dans des états qui ne te le permettaient pas, ou en train de casser gratuitement tous ces (.. ….), ou en train de te battre, ou tout simplement à avoir ces pensées peu avouables et mêmes ces comportements que je n e noterais pas ici ……. Mais, ce que tu es devenu me fait oublier ces petits écarts que tu as eus.

De tous mes enfants, c’est de toi que je suis le plus fière. Mais cela implique aussi que c’est à toi de t’occuper de tes frères et sœurs. Tu sais qu’ils ont besoin de toi, même s’ils ne le savent pas eux-mêmes et s’ils ne te demandent rien directement.

Je pense surtout à (……) ta petite sœur. C’est la plus fragile et celle qui a le moins de facilités pour affronter cette vie. Aide-la, prend soin d’elle, même lorsque tu en as marre. Prodigue lui tes conseils, veille à ce qu’elle ne fasse pas trop de bêtises et qu’elle n’ait pas de mauvaises fréquentations. Pour les autre (……, ……. et ……..), je sais que tu feras ce qu’il faut, ils sont moins perturbés que (…….).

Je voulais aussi te déculpabiliser vis-à-vis de ton frère ( ……. ). Certes, tu aurais pu en faire plus pour lui venir en aide, mais à l’impossible nul n’est tenu et tu y aurais laissé des plumes ou ta santé. Donc, ne t’en veux pas. Cela s’est fini de la pire façon mais je crois sincèrement que personne n’aurait pu le sauver de lui-même.

Je t’écris ce petit mot et j’y prends un plaisir immense. Dieu que c’est agréable !!!

Je vais m’arrêter ici pour aujourd’hui mais je te promets de t’écrire à nouveau et de continuer à essayer de veiller sur toi de là-haut.

Ne change pas, reste tel que tu es. Tu es un bon fils.

Et si, parfois, tu te sens fatigué, si toutes ce tâches que je te confie un peu te semblent trop lourdes, oublie-les un instant et vis. Oui, vis mon fils !!

Un détail cependant : essaye de ne plus te mettre en colère. Tu me fais peur parfois.

Je t’embrasse très fort.

Ta maman qui t’aime et qui t’a toujours aimé.