Parce que j'aime écrire, parce que il me faut écrire...

Je suis allé voir Calogéro en concert samedi.
C'était grandiose. J'y allais comme ça, pour voir.... Ben, j'm'en suis pas encore remis. J'en ai pris plein la tronche.
Musique , lumiére, paroles.... Epoustouflant!! Rien à voir avec ses disques. Un trés grand moment!!!

On a ensuite diné à la française : Saucisson, camembert et bon Bordeaux. Une excellente soirée.

Dimanche matin, grasse matinée, petit dejeuner dans le jardin, bonne douche, apéro chez des potes.

Et c'est là que tout a basculé.
Je passais un bon WE et on m'a pris la tête. On m'a prêté des idées que je n'avais pas et des paroles que je n'avais pas dites.
On a touché l'un de mes points sensibles. Je me suis emporté. Je ne suis pas violent, pas méchant, pas dangereux, mais quand je suis en colére, j'aurais envie de tout casser ( Je ne le fais pas bien sûr!!! Je me contrôle. Mais l'envie est là ).
Je suis parti dans le jardin, je me suis isolé. Il fallait que toute ma tension retombe. J'ai faillit prendre la moto pour aller "me changer les idées", mais j'aurais surement fait des conneries. Mon Dieu, que je n'aime pas être ainsi. Je n'aime pas les conflits, les coléres, les embrouilles.... J'aime tellement que tout soit simple, limpide, que chacun s'entende, que l'harmonie soit totale...
Je suis revenu au bout d'une demi-heure. Tout était nickel.

L'aprés-midi, je suis allé faire un tour en ville. Il faisait beau. Dans les rues piétonnes, il y avait un clochard avec son chien. Il était assis, un berêt retourné à ses pieds, un chien allongé à ses cotés. C'était un clochard tels qu'on les imagine: Barbu, le visage buriné, les yeux petits et encore vifs... Il jouait de la flute. Il me faisait penser à ce conte dans lequel un joueur de flute délivre la ville d'une invasion de rats....
Je lui ai donné des piéces, il m'a remercié chaleureusement ( je donne toujours quelques euros aux mendiants ) et je suis parti m'assoir un peu plus loin. Je l'ai écouté, discrétement, en essayant de ne pas me faire remarquer. J'aurais voulu m'approcher et lui parler. Mais pour lui dire quoi? J'ai tout et je me plains. Lui n'a rien et joue de la flûte avec son chien. J'aurais voulu connaître son histoire..... Mais, n'est-ce pas indécent d'avoir de telles idées ?

Son histoire est peut-être pire que la mienne.... Son présent l'est sans doute.
Il adore peut-être sa vie de SDF. Moi je n'aime pas la mienne de nanti....

En fait, je crois bien que je suis blasé.
J'ai l'impression d'avoir fait tout ce qu'on peut faire dans une vie.

Enfant, j'ai connu le divorce et la mort de mes parents.
En nourrice, chez l'épouse d'un légionnaire, j'ai connu les coups de martinet et les claques.
Recueilli à 5 ans avec mes fréres et soeurs par une femme merveilleuse, j'ai connu la chaleur d'un foyer.
Dans les années qui ont suivi, j'ai connu les plus grandes joies et les plus grandes peines.
J'ai aimé et on m'a aimé, j'ai volé, j'ai cassé, j'ai souffert et fait souffrir, j'ai visité des pays étrangers et des petits villages français, j'ai appris à skier à des enfants et partagé mon lit avec des femmes mariées, j'ai dormi à 4 métres du sol et au fond de grottes, j'ai connu accidents de voitures et accident de moto, j'ai fait du stock-car en pleine ville, je me suis battu pour des riens, j'ai reçu des lettres enflammées et en ai écrites autant, j'ai pleuré à en crever et rit à en mourir, j'ai foulé les neiges éternelles, j'ai connu le froid glacial et les pluies diluviennes, j'ai renconté des gens extraordinaires et les pires racailles, de parfaits inconnus m'ont offert l'hospitalité d'une nuit et un bon repas, j'ai cottoyé la mort et donné la vie, j'ai connu des gens fièrs de moi et d'autres fiers d'eux, j'ai dit "je t'aime" des centaines de fois et l'ai peu entendu d'autres bouches, j'ai déçu et l'on m'a déçu, j'ai protégé et l'on m'a protégé, j'ai procuré du plaisir et l'on m'en a donné, j'ai connu les nuits blanches de douleurs et celles chaudes d'étreintes, j'ai étouffé dans la foule et pleuré seul dans le noir, j'ai donné ma confiance et l'ai reprise, j'ai connu le chagrin et l'ai fait naître chez quelques-uns, j'ai creusé des trous et gravit des montagnes, j'ai fait des choses défendues, j'ai eu la main et le nez cassés, j'ai étè recousu plusieurs fois, je me suis retourné en bateau, j'ai fumé un peu de tout ( cigarette, joint et bois fumant ) j'ai étè admiré et détesté, j'ai visité des château, j'ai pris part à des bagarres pour défendre des gens que je ne connaissais même pas, je n'ai pas souvent récolté ce que j'ai semé, j'ai fait pleurer des gens que j'aimais, j'ai vibré, j'ai vécu.... et pire encore.....

Je crois que je n'attends plus rien de la vie. J'écris ça et je m'en étonne moi-même..... Mais pourtant, j'ai vraiment l'impression de vivre par nécessité plus que par envie....

Je me regarde parfois dans la glace en me disant : A qui je ressemble ? A mon pére ? A ma mère ? Et cette façon de parler, ce caractére, de qui je le tiens ? Ai-je les yeux de mon père ? Ai-je l'intelligence de ma mère ? Et ma sensibilité ? Je n'ai aucun repére.
Je voulais être un homme, un vrai.... qu'avais-je comme exemple ? Un voisin ? Un héros de BD ?

Quels sont mes projets aujourd'hui ? J'ai déjà reservé l'appartement pour aller skier en février prochain, je dois me faire tatouer d'ici quinze jours et puis j'ai ce rêve de gosse à réaliser.... Voila ce qui me motive! C'est peu !!!

J'ai parfois envie qu'on me prenne ma vie pour la donner à quelqu'un d'autre qui en fera un meilleur usage.....